Le cacatoès

Der Kakadu – Zur deutschen Übersetzung

Gut zu wissen

Die Geschichte „Le cacatoès“ ist im November 2022, im Museumskatalog des Centre Culturel, Fondation Maison Visinand in Montreux erschienen. Zur Entstehungsgeschichte gibt es einen eigenen Blogbeitrag: „Der grüne Kakadu – wie ich meine erste Geschichte in französischer Sprache schrieb„.

Enfant, je passais des heures dans notre salon au premier étage d’une maison Art nouveau qui appartenait à mes grands-parents. J’aimais les vieux meubles en bois foncé et le poêle en faïence, ces objets presque vivants dont les odeurs éveillent en moi, encore aujourd’hui, des sentiments nostalgiques. Le parquet usé craquait sous mes pas et tout semblait imposant, mais vraiment harmonieux. Je passais des heures à jouer avec une boîte de vieux boutons en écoutant des contes que ma mère avait choisis avec délicatesse et enregistrés pour moi.    

La voix et le rire de ma mère me parvenaient : « tu veux entendre une belle histoire ? » me demandait-t-elle.

Une vielle radio trônait sur une table haute, et à coté, un petit meuble supportait la bande magnétophone, un monstre marron, inaccessible pour moi. J’étais la cadette de trois sœurs, les deux aînées étant déjà adolescentes à l’époque. 

Le conte que j’aimais le plus et que je voulais entendre le plus souvent était celui du cacatoès triste. Il se sentait si seul parce qu’il était orphelin. J’ai encore sa voix brisée dans l’oreille, comme un fleuve charriant des larmes, elle semblait presque rouillée. Dans mon imagination, son plumage était d’une couleur particulière, vert tendre et blanc mélangés. Sur sa tête délicate trônait une coiffe de plumes composée de petites couronnes d’un jaune duveteux.

Il pouvait aussi prononcer quelques mots qui étaient assez clairs : « Je suis triste », disait-il souvent d’une voix presque tremblante.
Une voix racontait l’histoire, parfois interrompue par les bruits de la forêt, de la pluie et du cacatoès. Je me rappelle que les mots du narrateur qui m’avaient le plus touchée étaient : « et une grosse larme coulait sur son bec ».

Ce conte m’est resté en mémoire et j’ai essayé à maintes reprises de retrouver cette histoire. J’ai cherché partout, dans des ludothèques, des bibliothèques, sur les réseaux sociaux, j’ai assailli mes amies de questions. 
Plusieurs fois, j’ai voulu chercher la cassette sur laquelle était enregistrée l’histoire de l’inoubliable cacatoès, mais il y avait toujours un empêchement. Une de mes sœurs et moi avions quitté depuis longtemps la maison familiale, et même notre pays, pour vivre à l’étranger. Nous revenions rarement, et pour peu de temps. Trop peu pour nous plonger efficacement dans la recherche de cette bande magnétique.

Lorsque mon autre sœur, restée dans la maison familiale, m’a récemment raconté qu’elle avait vidé la cave et retrouvé la bande magnétique et 40 vieilles cassettes, j’ai immédiatement pensé aux larmes du cacatoès vert. 

Moi, pourtant sexagénaire, j’ai supplié ma sœur, surexcitée par cette découverte: «  Il faut absolument que tu écoutes les cassettes de contes de fées, c’est l’histoire du cacatoès que j’ai tant aimée, tu t’en souviens ? » – oui, je me rappelle ! Tu nous a toujours beaucoup parlé de ses larmes », avait-elle confirmé.

Comment pouvais-je, à 5 ans, imaginer que peu de temps après l’écoute de ce conte, ma mère mourra, et que j’allais moi aussi verser de grosses larmes ? 

Je me demande souvent si le cacatoès vert n’était pas un signe avant-coureur de la tristesse qui allait s’installer dans notre maison. On ne me passait plus de contes de fées sur la bande magnétophone après sa mort.

Des décennies plus tard, j’ai à nouveau rencontré un cacatoès, cette fois-ci à Paris. Lors d’une visite au Louvre, j’ai redécouvert le cacatoès qui avait tant marqué mon enfance. En regardant quelques tableaux de très près, je l’ai reconnu. Cacatoès était là, noblement assis sur une branche chargée de fruits mûrs et colorés. Il regardait directement le spectateur avec un regard presque majestueux. Son plumage brillait d’un blanc et d’un vert léger qui se détachait sur la verdure intense de l’arbre. En dessous, la Vierge Marie et l’Enfant regardaient tristement vers le sol.  Dans mes souvenirs, l’oiseau était exactement comme ça. Sur le tableau « La Vierge et la victoire » de Andrea Mantegna, la Vierge Marie, représentée jeune mère avec son enfant, m’a touchée et m’a rappelé que mon cacatoès d’enfance veillait sur moi aussi, d’une certaine façon.

D’où me venait cette obsession permanente de retrouver ce conte de fées, de le chercher partout ? Était-ce moi le triste cacatoès, la petite fille à qui sa mère manquait tant et qui versait des larmes silencieuses ?

J’ai toute suite cherchée plus d’informations sur ce tableau dans mon livre sur l’histoire de l’art. En général, le cacatoès symbolise le bonheur, le succès et l’épanouissement. «Lorsque cet animal spirituel vous rend visite, il vous dit que vous devez vous attendre à un miracle. Mais, d’un autre côté, s’il y a eu des crises dans votre carrière, vos affaires, vos finances ou vos relations, l’apparition de cet oiseau pourrait signifier que tous ces problèmes vont disparaître. »

Ce fut une retrouvaille réconfortante. Aujourd’hui seulement, je réalise que le retour miraculeux du cacatoès m’a permis d’en savoir plus sur ma mère. Qui avait-elle été ? Une femme heureuse ? Une mère de trois filles, comblée ? J’ai regardé beaucoup de vieilles photos et je suis peu à peu entrée dans la vie de cette jeune femme qui avait vu les soldats russes assiéger notre maison pendant la Seconde Guerre mondiale, qui avait assisté à la mort absurde de son frère à 18 ans, une semaine avant la fin de la guerre. Qui s’était mariée peu après la guerre avec le meilleur ami de son frère. Deux âmes troublées qui tentaient d’oublier à jamais l’horreur.

Je me suis enfin approchée d’elle et j’ai réalisé à quel point je lui ressemblais. 

Le rire, la gaieté, les ombres, l’évasion et la résistance.

La contradiction, la volonté inconditionnelle, la capacité d’adaptation, souvent involontaire mais talentueuse.

Pendant des années, j’avais refusé de m’occuper d’elle, de l‘idée d’elle, Les blessures que je n’ai jamais pu surmonter étaient trop profondes. Comme elle, j’étais une championne de la distraction.

Dans un livre sur le cacatoès, j’ai trouvé cette phrase :

« Le cacatoès a une personnalité à deux vitesses : charmant et exaspérant. Il demande beaucoup de soins et est facile à dérégler et/ou à briser. »

Même si j’ai vécu avec ma mère moins longtemps que mes sœurs, je pense que de nous trois, c’est moi qui lui ressemble le plus.

Et je pense aux mots d’une chanson autrichienne fameuse, qui m’a souvent fait pleurer :

L’absence –

L’absence d’une mère, d’un mot

Cela m’est familier !

Et après la phrase : „Je t’aime !

Le silence est le même !

Il me semble presque ridicule d’être encore en deuil aujourd’hui, après tant d’années. Je devrais, tel un fier cacatoès, déployer mes ailes et considérer ce conte de fées comme un cadeau. Après tout, un oiseau est synonyme de liberté.

Der Kakadu

(Für diejenigen, die ein Übersetzungstool verwenden habe ich die im Original in französischer Sprache erschienen Geschichte mit „DeepL
ins Deutsche übertragen – gar nicht so schlecht – wenn auch einige Holprigkeiten dabei sind.)

Als Kind verbrachte ich viele Stunden in unserem Wohnzimmer im ersten Stock eines Jugendstilhauses, das meinen Großeltern gehörte. Ich liebte die alten Möbel aus dunklem Holz und den Kachelofen, diese fast lebendigen Gegenstände, deren Gerüche auch heute noch nostalgische Gefühle in mir wecken. Der abgenutzte Parkettboden knarrte unter meinen Schritten und alles wirkte imposant, aber wirklich harmonisch. Ich verbrachte Stunden damit, mit einer Schachtel alter Knöpfe zu spielen und hörte mir Märchen an, die meine Mutter mit Feingefühl ausgewählt und für mich aufgenommen hatte.  

Die Stimme und das Lachen meiner Mutter drangen zu mir durch: „Willst du eine schöne Geschichte hören?“, fragte sie mich.

Ein altes Radio stand auf einem hohen Tisch und daneben ein kleiner Schrank mit dem Tonbandgerät, einem braunen Monster, das für mich unerreichbar war. Ich war die jüngste von drei Schwestern, die beiden älteren waren zu der Zeit schon Teenager. 
Das Märchen, das mir am besten gefiel und das ich am häufigsten hören wollte, war das vom traurigen Kakadu. Er fühlte sich so einsam, weil er ein Waisenkind war. Ich habe noch immer seine gebrochene Stimme im Ohr, wie ein Fluss, der Tränen mit sich führt, sie klang fast rostig. In meiner Vorstellung hatte sein Gefieder eine besondere Farbe, zartes Grün und Weiß gemischt. Auf seinem zarten Kopf thronte eine Federhaube, die aus kleinen Kronen in einem flauschigen Gelb bestand.
Er konnte auch einige Worte sprechen, die recht deutlich waren: „Ich bin traurig“, sagte er oft mit einer fast zitternden Stimme.
Eine Stimme erzählte die Geschichte, die manchmal von den Geräuschen des Waldes, des Regens und des Kakadus unterbrochen wurde. Ich erinnere mich, dass die Worte des Erzählers, die mich am meisten berührten, waren: „und eine große Träne lief über seinen Schnabel“.

Dieses Märchen ist mir im Gedächtnis geblieben und ich habe immer wieder versucht, die Geschichte zu finden. Ich habe überall gesucht, in Ludotheken, Bibliotheken, in sozialen Netzwerken, ich habe meine Freundinnen mit Fragen bestürmt. 
Mehrmals wollte ich nach der Kassette suchen, auf der die Geschichte des unvergesslichen Kakadus aufgezeichnet war, aber es kam immer etwas dazwischen. Eine meiner Schwestern und ich hatten unser Elternhaus und sogar unser Land vor langer Zeit verlassen, um im Ausland zu leben. Wir kehrten selten und nur für kurze Zeit zurück. Zu wenig, um uns effektiv in die Suche nach dem Magnetband zu vertiefen.

Als meine andere Schwester, die im Elternhaus geblieben war, mir kürzlich erzählte, dass sie den Keller ausgeräumt und das Tonband und 40 alte Kassetten gefunden hatte, musste ich sofort an die Tränen des grünen Kakadus denken. 

Ich, immerhin 60 Jahre alt, bat meine Schwester, die von dieser Entdeckung begeistert war: „Du musst dir unbedingt die Märchenkassetten anhören, das ist die Geschichte vom Kakadu, die mir so gut gefallen hat, erinnerst du dich daran?“ – ja, ich erinnere mich! Du hast uns immer viel von seinen Tränen erzählt“, hatte sie bestätigt.

Wie hätte ich mir als Fünfjähriger vorstellen können, dass meine Mutter kurz nach dem Hören dieser Geschichte sterben würde und dass auch ich große Tränen vergießen würde? 

Ich frage mich oft, ob der grüne Kakadu nicht ein Vorbote der Traurigkeit war, die sich in unserem Haus breit machen würde. Nach seinem Tod wurden mir keine Märchen mehr auf dem Kassettenrekorder vorgespielt.

Jahrzehnte später begegnete ich erneut einem Kakadu, diesmal in Paris. Bei einem Besuch im Louvre entdeckte ich den Kakadu, der meine Kindheit so sehr geprägt hatte, wieder. Als ich einige Gemälde aus nächster Nähe betrachtete, erkannte ich ihn wieder. Kakadu war da, er saß edel auf einem Ast, der mit reifen und farbenfrohen Früchten beladen war. Er blickte den Betrachter mit einem fast majestätischen Blick direkt an. Sein Gefieder leuchtete in einem leichten Weiß und Grün, das sich von dem satten Grün des Baumes abhob. Darunter blickten die Jungfrau Maria und das Kind traurig zu Boden. In meiner Erinnerung sah der Vogel genau so aus. Auf dem Gemälde „Die Jungfrau und der Sieg“ von Andrea Mantegna wurde die Jungfrau Maria als junge Mutter mit ihrem Kind dargestellt, was mich berührte und mich daran erinnerte, dass der Kakadu aus meiner Kindheit auch irgendwie über mich wachte.

Woher kam diese ständige Besessenheit, dieses Märchen zu finden, es überall zu suchen? War ich der traurige Kakadu, das kleine Mädchen, das seine Mutter so sehr vermisste und stille Tränen vergoss?
Ich suchte sofort in meinem Buch über Kunstgeschichte nach mehr Informationen über dieses Gemälde. Im Allgemeinen symbolisiert der Kakadu Glück, Erfolg und Erfüllung. „Wenn dieses spirituelle Tier Sie besucht, sagt es Ihnen, dass Sie mit einem Wunder rechnen müssen. Aber andererseits, wenn es Krisen in Ihrer Karriere, Ihrem Geschäft, Ihren Finanzen oder Ihren Beziehungen gegeben hat, könnte das Erscheinen dieses Vogels bedeuten, dass all diese Probleme verschwinden werden.“

Es war ein herzerwärmendes Wiedersehen. Erst heute wird mir klar, dass ich durch die wundersame Rückkehr des Kakadus mehr über meine Mutter erfahren habe. Wer war sie gewesen? Eine glückliche Frau? Eine zufriedene Mutter von drei Töchtern? Ich sah mir viele alte Fotos an und tauchte nach und nach in das Leben dieser jungen Frau ein, die gesehen hatte, wie russische Soldaten im Zweiten Weltkrieg unser Haus belagerten, die mit 18 Jahren den sinnlosen Tod ihres Bruders miterlebt hatte, eine Woche vor Kriegsende. Die kurz nach dem Krieg den besten Freund ihres Bruders geheiratet hatte. Zwei aufgewühlte Seelen, die versuchten, den Horror für immer zu vergessen.

Endlich kam ich ihr näher und merkte, wie sehr ich ihr ähnelte.
Das Lachen, die Fröhlichkeit, die Schatten, die Flucht und der Widerstand.
Der Widerspruch, der bedingungslose Wille, die Anpassungsfähigkeit, die oft ungewollt, aber talentiert ist.
Jahrelang hatte ich mich geweigert, mich mit ihr zu beschäftigen, mit der Vorstellung von ihr, Die Wunden, die ich nie überwinden konnte, waren zu tief. Wie sie war ich eine Meisterin der Ablenkung.

In einem Buch über Kakadus fand ich folgenden Satz:
„Der Kakadu hat eine zweigeteilte Persönlichkeit: charmant und ärgerlich. Er erfordert viel Pflege und ist leicht aus der Fassung zu bringen und/oder zu brechen.“

Auch wenn ich nicht so lange wie meine Schwestern bei meiner Mutter gelebt habe, denke ich, dass ich ihr von uns dreien am ähnlichsten bin.

Und ich denke an die Worte aus einem berühmten österreichischen Lied, das mich oft zum Weinen gebracht hat:
Die Abwesenheit -.
Die Abwesenheit einer Mutter, eines Wortes.
Das kommt mir bekannt vor!
Und nach dem Satz: „Ich liebe dich!
Die Stille ist die gleiche!

Es kommt mir fast lächerlich vor, dass ich heute, nach so vielen Jahren, immer noch trauere. Ich sollte wie ein stolzer Kakadu meine Flügel ausbreiten und dieses Märchen als Geschenk betrachten. Schließlich steht ein Vogel für Freiheit.

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